Enfant du pays, Jean est issu d’une famille d’agriculteurs du Diois. Ses grands-parents, installés à Saint-Benoit-en-Diois, étaient pionniers du maraîchage, et à l’initiative du marché de Die après-guerre. Puis ses parents, précurseurs dans la Bio, se sont installés à Die, quartier Truchard, pour se consacrer à de l’élevage laitier et au maraîchage dans un 1er temps, puis à la vigne. Suite au départ à la retraite de son père en 2020, Jean reprend une partie des terres familiales, d’abord en tant que cotisant solidaire et depuis cette année comme agriculteur à titre principal.
Son installation se fait en même que temps que le départ à la retraite de Michel Breyton. Rappelez-vous, c’est aussi l’évènement déclencheur du projet de ferme maraîchère à Chamarges. Jean va ainsi saisir l’opportunité de reprendre une partie de l’activité de Michel Breyton qu’il côtoie depuis de nombreuses années. Ses parents et Michel se connaissent de longue date, partagent ensemble du matériel dans le cadre d’une CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) et font partie d’un même groupement d’employeurs local. Jean devenait un destinataire naturel d’une partie de l’activité de Michel.
Aujourd’hui, sa ferme est répartie sur plusieurs secteurs, du Truchard à Pont-Navette en passant par Chamarges et Ponet. Son activité principale tourne sur ses 3.5 ha de vigne et 2 ha de pommes de terre. Le reste, ce sont près 40 ha en rotation entre des céréales et du foin vendu au GAEC de Mme Vache. Le tout, intégralement en Agriculture Biologique.
L’installation de Jean représente une charge de travail énorme. Il doit dans un 1er temps sécuriser son activité autour des bâtiments et des terres quelques peu dispersés, ce qui représente une contrainte importante. Le manque de place se fait aussi sentir, notamment en termes de bâtiments agricoles. Et actuellement, il est quasiment impossible de trouver un terrain pour bâtir un hangar. Du côté des terres, même si Jean cultive plus de 40 ha (tous en location), de la surface agricole en plus lui permettrait d’assoir un peu mieux son activité et ses revenus. L’accès au foncier est très compliqué dans le Diois et il y en a toujours les plus gros qui ont tendance à accaparer les terres rendues disponibles… Encore un exemple que l’accès à la terre pour des jeunes agriculteurs, même ceux qui ont grandi sur le territoire, est une difficulté majeure !
A terme, Jean aimerait développer son activité, la partie vigne et d’autres cultures, voire envisager de transformer certains produits, comme peut le faire la Ferme Bouteille avec qui il a établi des contacts par l’intermédiaire de la Carline. D’ailleurs, en tant que producteur associé à La Carline, Jean apprécie tout particulièrement le réseau que cela ouvre, les perspectives de partenariats et de débouchés, l’appui et les conseils procurés ou encore l’entraide comme ça se fait naturellement, avec Olivier et Louisa du GAEC de Chamarges, sur du prêt de matériel par exemple.
Pour avancer dans ces projets, Jean aimerait, à moyen terme, pouvoir s’associer avec quelqu’un et ainsi partager la charge de travail et la charge mentale qui est bien trop lourde en ce moment. Mais c’est encore un peu tôt, il doit d’abord trouver d’autres débouchés, des surfaces en plus et avancer dans le remboursement de ses emprunts. Les investissements pèsent extrêmement lourds et se constituer une trésorerie suffisante pour investir est encore prématuré. Et puis, le temps lui manque aussi pour le moment, lui qui vient d’accueillir 2 jumeaux et doit prendre le temps de se consacrer à sa famille. D’ailleurs, heureusement, l’entraide est bien présente et Jean peut toujours compter sur celle des amis, de la famille et surtout de Michel, toujours prêt à filer la main. C’est notamment lui qui le remplace pour qu’il puisse prendre soin de ses tout petits.
Heureusement, ses débuts sont plutôt encourageants avec une bonne année 2024 tant du côté de la vigne que de la récolte des pommes de terre. Et il a pu s’équiper d’une chambre froide pour améliorer le stockage de ses récoltes.
Jean a intégré la coopérative Val Soleil à Die où il achète la grande majorité de ses semences.
Souhaitons que les bonnes années se succèdent de la même manière, pour le bien de son activité et de l’alimentation locale dont Jean est acteur sur qui il faut compter dorénavant !