C’est un scoop ! La Truite d’Archiane est désormais en vente à la Carline ! La célèbre pisciculture élève depuis 1965 plusieurs espèces de salmonidés : truite arc-en-ciel, truite fario, omble-chevalier et cristovomer. Leurs produits : poissons frais, fumés, rillettes ou encore marinades sont bien connus par chez nous puisque vous pouvez les retrouver sur certains marchés locaux, quelques points de vente, ou encore dans vos assiettes dans des restaurants réputés de la Région. A La Carline, nous démarrons en ce mois de juillet 2024 notre collaboration avec Fannie et Nicolas qui ont repris la ferme du père de Fannie depuis 2001.
Une pisciculture familiale au cœur d’un environnement exceptionnel
L’histoire de la pisciculture d’Archiane démarre donc en 1965 lorsque Geoffroy Romezin décide de s’installer dans le cirque d’Archiane pour y reproduire une activité qu’il avait démarré en 1952 du côté de Valence. Découvrant la source d’Archiane un peu par hasard, il y voit une opportunité unique de développer un élevage remarquable grâce à la qualité des eaux qui sortent de terre à cet endroit. Il fait des pieds et des mains pour acheter les terrains qui entourent la source et peut lancer enfin son activité. Puis, c’est à partir de 2001 que Fannie reprend le flambeau, rejoint un peu plus tard pour son compagnon Nicolas. Déjà 23 ans que le couple élève avec passion des salmonidés aux pieds du Vercors.
Cette eau autorise l’élevage d’autres espèces de salmonidés que la truite fario ou la truite arc-en-ciel comme le cristovomer et l’omble chevalier. Par contre, plus l’eau est froide et moins la croissance des poissons est rapide. A 11-12 °C, il ne faut qu’un an pour qu’une truite arc-en-ciel atteigne 1 kg contre plus de 2 ans pour celles d’Archiane. De fait, les coûts de production sont plus élevés ce qui se répercute forcément sur les prix à la vente.
Ici, l’environnement est véritablement exceptionnel et en premier lieu par la qualité sanitaire de l’eau. Aucune activité humaine au-dessus. Juste 40 km² de la réserve des Hauts-Plateaux du Vercors qui permettent aux eaux d’infiltration de ressortir à la source d’Archiane parfaitement pure à une température de 7-8 °C toute l’année. A cette température, l’eau est moins soumise à la prolifération de parasites ou de bactéries et elle bénéficie d’une meilleure oxygénation.
Par ailleurs, la source d’Archiane bénéficie d’un débit régulier tout au long de l’année. Ici, nous sommes au pied d’un massif karstique qui comporte d’innombrables cavités souterraines. Un phénomène de condensation permet d’alimenter la source en permanence même si celle-ci peut subir des baisses de débit par moment. Toujours est-il que jusqu’à présent la source d’Archiane n’a jamais fait défaut et permet d’alimenter les bassins même lors des étés les plus secs.
Des méthodes de culture remarquables, compatibles avec le cahier des charges bio
L’élevage des 4 espèces poissons se fait entièrement à la pisciculture. De la reproduction à l’abattage et la transformation, tout se fait à Archiane. L’ensemble des étapes sont réalisées sur place et à la main avec l’exigence de respecter au maximum le bien-être animal. Fannie et Nicolas, ainsi que leurs salariés, sont véritablement aux petits soins des poissons afin que ceux-ci vivent le plus paisiblement possible. Car les poissons sont très sensibles aux moindres changements et gestes brusques. C’est parfois dans les petits détails que l’équipe cherche à déceler les causes potentiels de stress qui peuvent fragiliser les poissons et amener à une surmortalité. Ainsi, toutes les manipulations sont effectuées délicatement, leur environnement perturbé le moins possible. C’est toute l’expérience acquise au fil des années qui leur permet de garantir aujourd’hui le bien-être des poissons.
Crédit photo : Le Dauphiné Libéré
Les poissons sont nourris à la main avec un aliment compatible avec le cahier des charges AB depuis 2009. Cet aliment est composé d’une part de farines de poissons issus d’invendus de criée ou de valorisation de chutes de découpe de poissons destinés à la consommation humaine et d’autre part par des céréales bio (blé, riz, fèves, pois, triticale, occasionnellement soja bio).
Côté traitement, le seul qui est pratiqué ce sont des désinfections à l’eau oxygénée, qui servent à éradiquer les problèmes de pathogènes et de germes qui peuvent subvenir dans l’élevage. Ce traitement est réalisé quand c’est nécessaire pour les œufs et les alevins qui à ce stade sont extrêmement fragiles.
Après 2 ans ou plus dans les bassins, la fin de vie approche et il faut parler là de l’abattage. Les poissons sont pêchés en début de semaine et placés dans des bacs de stockage adaptés à leurs besoins et biens oxygénés. Ils peuvent ainsi finir de digérer, se reposer et évacuer le stress lié à la pêche et à la manipulation. Le moment venu, ils sont abattus à la ferme le plus rapidement possible dès leur sortie de l’eau par assommage ou selon la méthode Ikejime (sur demande). Il s’agit d’une technique ancestrale japonaise qui consiste à neutraliser le système nerveux de l’animal avant de le saigner ce qui a pour effet de réduire le stress et la douleur du poisson.
Ses muscles ne sont pas aussi contractés, sa chair se conserve mieux et ses qualités gustatives sont supérieures, par rapport à la manière habituelle, par asphyxie. Mais avant cela, on laisse le temps au poisson de se reposer après la pêche pour qu’il puisse se reposer et finir sa digestion.
Toutes ces méthodes d’élevage permettent au final d’obtenir un poisson d’une grande qualité gustative, avec une texture ferme et une meilleure durée de conservation. Pas étonnant que leurs produits se retrouvent sur les meilleures tables de la région…
Une gamme de produits à trouver sur les marchés, les restaurateurs et maintenant La Carline !
La pisciculture d’Archiane propose une large gamme de produits, tous préparés et transformés sur place : truites entières, en filet, truite fumé en tranche ou en pavé. Mais aussi des rillettes, des terrines, des marinades, des mousses de foie, du tarama parfois des œufs de novembre à mars quand c’est la saison. Cette gamme permet de valoriser autant que possible l’ensemble des produits et sous-produits des poissons.
Tout est commercialisé en circuits-courts. A peu près 60% des produits partent en vente directe auprès des restaurateurs de la région, notamment certains restaurants étoilés qui cherchent un produit haut de gamme. Sinon, vous pouvez retrouver le Truite d’Archiane sur les marchés de Die le samedi et Châtillon-en-Diois le vendredi. Sur commande, il est également possible d’aller chercher les poissons en vente directe à la ferme (et oui on parle bien de ferme et les pisciculteurs sont bien considérés comme des éleveurs !).
Et depuis début juillet, vous pouvez retrouver la Truite d’Archiane à la Carline ! Oui mais attendez… la pisciculture n’a pas la certification bio. Du non bio à la Carline, c’est possible ça ?
Et bien oui, c’est possible et on vous doit quelques explications, vous dire pour quelles raisons certains produits non estampillés AB peuvent être vendus à La Carline. Bon déjà, il y a tous les produits qui ne rentrent pas le champ de l’agriculture. Il s’agit des produits d’entretiens (produits ménagers, lessives…) ou d’hygiène (shampoings, couches bébé…) qui eux bénéficient d’autres labels environnementaux (EcoCert, ecolabel…). Ensuite, il y a les produits de la pêche en pleine mer : filets de maquereaux, sardines, thon… qui eux présentent une labellisation autre (Pêche Responsable). D’autres produits, pour des raisons de réglementation ne sont pas certifiables. C’est le cas par exemple de la spiruline qui est considérée comme une cyanobactérie (on vous explique tout ICI).
Et puis, il y a certains cas particuliers comme la Truite d’Archiane. La pisciculture serait éligible à la certification bio mais pas sur l’ensemble des produits proposés. C’est une question de densité de poissons dans les bassins notamment pour le cristivomer qui nécessiterait une densité plus faible selon le cahier des charges AB. Là, c’est un choix délibéré de la pisciculture afin de trouver un équilibre entre des pratiques d’élevage respectueuses et une réalité économique pour que l’activité soit « vivable » à Archiane. En effet, le cristivomer est une espèce peu courante en élevage du fait de son besoin d’eau froide. Il permet à la pisciculture de se démarquer de la concurrence alors que son élevage à des densités plus faibles n’est pas rentable.
Enfin, la pisciculture d’Archiane s’est engagée à rester à taille humaine (Marque Parc du Vercors Truites et Salmonidés) et à ne pas faire grossir sa production. L’objectif est notamment de restituer au milieu naturel une eau suffisamment claire pour ne pas impacter la qualité écologique du cours d’eau.
Du coup, c’est sur de type de produits que la Carline s’autorise à déroger à la non certification bio. Production locale, réputée, respect du vivant, qualité exceptionnelle de l’environnement, comptabilité avec le cahier des charges AB, autant de critères qui nous semblent largement suffisants pour vous assurer un aliment sain. Et puis, nous avons rencontré Fannie et Nicolas sur place, visité leur exploitation et c’est en pleine confiance nous démarrons notre collaboration. Nous sommes fiers de travailler avec le Truite d’Archiane. Vous pouvez trouver à la Carline des filets de truite arc-en-ciel, des truites fario entières en encore de la truite fumé en tranche et en pavé. Bonne dégustation et n’hésitez pas à nous faire part de vos retours !