Lundi 15 avril, nous avons visité la champignonnière des frères Hensens. Installés depuis 2017 Saint-Julien-en-Quint, Damien et Geoffrey ont transformé un ancien clapier en champignonnière. Ils nous fournissent depuis septembre de magnifiques pleurotes et shiitakes du Diois. C’est un projet écologique et ambitieux qui s’est inspiré d’exemples en Californie où les micro-fermes de champignons sont presque aussi développées que les micro-brasseries. C’est dire si la pharmacopée asiatique s’est développée outre-Atlantique! Ces champignons se révèlent en effet de véritables « super-aliments », pour le coup produits dans le Diois et de manière très écologique. Les champignonnières se développent en France mais sont encore des modèles de fermes atypiques. Rareté qui n’est pas sans créer une certaine frilosité chez les investisseurs et qui a demandé à Damien et Geoffrey un certain doigté dans la définition de leur projet agricole.

Des super-aliments produits localement

Les shiitakes sont les deuxièmes champignons les plus produits au monde après le champignon de Paris. Ce succès vient vraisemblablement de leur réputation thérapeutique. Riches en vitamines, minéraux et antioxydants, ils possèdent également un fort taux de lentinane, un sucre complexe réputé pour la simulation du système immunitaire. Mais au-delà de leurs propriétés nutritionnelles, les shiitakes sont surtout de délicieux champignons qui se cuisinent très facilement. Ici, une recette de risotto de notre collègue Mathilde.

Shiitakés, pleurotes grises et pleurotes de Panicaut pour l’instant, les frères se dirigeront aussi peut-être à terme vers Porto-Bello mais pas les champignons de Paris. Cette star des champignons se cultive sur un mélange de terre et de crottin de cheval et malgré son prix abordable, demande de gros coût de main d’œuvre ou une technologie avancée. Aussi la majorité de ces champignons sont produits en Pologne (où la main d’œuvre est peu chère), en Hollande (où ils sont équipés de machines lasers) ou en France dans des entreprises ayant souvent recours aux aides de l’Etat comme celles liées à l’insertion professionnelle.

Une production écologique, à terme sans déchets

Les champignons, 3e règne sur terre après l’animal et le végétal, ne créent pas de déchets mais dans ce cas-là, les valorisent.

Les pleurotes et shiitakes sont en effet produits sur un substrat constitué de sciure d’arbres feuillus du Vercors et des Alpes, amendé avec des déchets agricoles de fermes dioise bio comme le son de blé par exemple. Ce substrat mettent plusieurs mois à se développer et est contenu dans des sacs en plastique qui à terme seront remplacés par des contenants en verre.

Une installation agricole atypique et très réfléchie

Avant de se lancer, Damien et Geoffrey ont bien réfléchi au modèle économique de leur ferme : une petite exploitation qui devrait alimenter les magasins et restaurateurs du Diois et de la Drôme éventuellement jusqu’à Valence. Et qui à terme devrait pouvoir leur offrir deux salaires. Un montage économique compliqué puisqu’ils ne bénéficient pas des aides aux jeunes agriculteurs et que leur projet a été reçu avec une grande frilosité par les banques et la chambre d’agriculture. C’est finalement la plateforme Initiative Val de Drôme (qui accompagne 50% des entreprises de la vallée de la Drôme) qui leur a permis de débloquer la majorité des investissements dont ils avaient besoin.

Un beau lancement pour l’instant et La Carline est fière de les compter parmi ses producteurs-sociétaires.