C’est certainement l’une des plus belles fermes que nous ayons eu l’occasion de visiter.. Et pour cause, la Ferme de Brès à Nyons est un domaine oléicole familial depuis 1829. Ses oliveraies tout en coteaux, orientées sud/sud-ouest, bénéficient d’une terre très fertile amendée par six générations d’agriculteurs scrupuleux.

Avant tout une histoire de famille

   Pour Régine et Alain Kanéko, la ferme c’est une histoire de famille. Régine l’a hérité en 2000 et a effectué la certification bio en 2006. Le certificat AB n’a pas révolutionné la démarche agricole de la ferme mais a permis de reconnaître les méthodes biologiques à l’œuvre depuis les débuts. Des méthodes qui paient puisque nos collègues en visite ont pu observer le labour naturel effectué par des sangliers en recherche des vers de terre présent en abondance.

Alain a rejoint la ferme suite à une reconversion professionnelle suivi de leur fils Boris il y a quelques années. Ils cultivent ainsi 8 hectares d’oliviers de la variété tanche au cœur de la zone d’appellation d’origine protégée de Nyons et propose de l’huile d’olive, de l’Affinade, des olives noires et vertes (non certifiées) en saumures et sous vides ainsi que du vin.

Respect de la biodiversité et cueillette à la main

Ils réalisent le travail du sol (amendement au fumier depuis presque 2 siècles) et les traitements des oliviers (argile blanche) avec des petits tracteurs. En 2018, ils ont construit un hangar pour créer un espace de stockage, une chambre froide, un labo de transformation et une trieuse qui sélectionne les différents calibres. Quant à la cueillette, c’est du 100% fait main de fin novembre à mi-janvier. Il faut en moyenne un jour à un cueilleur expérimenté pour effectuer la cueillette de quatre beaux arbres. Les récoltes varient entre 18 et 25 tonnes selon les années.. sacré travail! Comme d’autres arboriculteurs, ils ont engagé un travail avec la LPO pour installer des nichoirs dans le verger et réintroduire différentes variété d’oiseaux.

Lutte contre la mouche de l’olivier : collaboration régionale avec les autres oléiculteurs
Pas de traitements sur les arbres sauf pour .. la terrible mouche de l’olivier! C’est le principal fléau de l’olive, sa larve peut anéantir la production d’une année entière. Alain s’est spécialisé dans la lutte naturelle contre ce diptère en employant des pièges alimentaires qu’il relève tous les 2 jours en période de ponte. Lorsque les pièges lui indiquent une présence significative de mouche, il se coordonne avec les oléiculteurs proches et commencent ensemble les aspersions à base d’argile blanche.

Le délice des papilles : les olives de Nyons bio et de l’affinade
Les olives sont récoltées à maturation lorsqu’elles deviennent tout à fait noires. Elles ne sont pas consommables telles quelles et doivent passer par un processus de désamérisation. Plusieurs méthodes existent et la famille Kanéko nous propose principalement des olives noires en saumure. Après cueillette, les olives sont plongées dans une préparation d’eau et de sel marin qui leur font perdre leur amertume tout en conservant leur goût. L’olive Tanche prend alors sa couleur définitive « bure de moine » et se bonifie durant 5 à 6 mois avant de se déguster en apéritif.

Autre délice de la Ferme de Brès : l’Affinade. Proche de la tapenade, elle est composée exclusivement d’olives noires et d’un filet d’huile d’olive. Un régal à se procurer à La Carline en petites conserves ou en vrac. Pourquoi ne commercialise-t-on pas d’Affinade d’olives vertes et des olives vertes de la ferme de Brès? Car les procédés artisanaux pour transformer les olives en olives vertes nécessitent l’utilisation de la soude, procédé qui ne pas être certifié en bio. Les olives vertes bio que vous trouvez dans le commerce sont issus de procédés complexes réalisables uniquement à échelle industrielle. Vous savez tout!